Vidéosurveillance : le mythe de la smart-city ou la prophétie de la safe-city ?

Nous avons le plaisir de recevoir Elodie Lemaire pour un petit-déjeuner débat le mardi 14 mai autour de son dernier ouvrage scientifique « L’oeil sécuritaire » paru aux Editions de la Découverte.

Partant du constat que depuis le début des années 2000 les caméras ont envahi l’espace urbain, Elodie Lemaire s’est livrée à un travail d’enquête afin de mieux appréhender les vrais dangers de la vidéoprotection et de la vidéosurveillance en dépassant les prismes dominants de Big Brother et de Minority Report. L’usage de la vidéo connaît aujourd’hui un développement encore très important du fait des progrès techniques et du couplage avec d’autres technologies. Au travers du travail d’Elodie Lemaire nous tenterons de comprendre comment la vidéoprotection et la vidéosurveillance s’est greffée à notre vie sociale à l’aube des “smart cities” et bientôt des “safe cities”.

 Élodie Lemaire, sociologue, maîtresse de conférences à l’université de Picardie Jules-Verne et chercheuse au Centre universitaire de recherches sur l’action publique et le politique – épistémologie et sciences sociales (CURAPP-ESS), mène depuis une quinzaine d’années ses recherches dans le domaine de la sécurité et de la justice.  

Résumé:

Depuis une dizaine d’années, les caméras de vidéosurveillance ont envahi notre paysage urbain. Une frénésie sécuritaire qui fait déjà l’objet d’abondantes critiques mais qui dissimule encore ses véritables failles, systémiques, techniques, juridiques, tout en banalisant chaque jour un peu plus une idéologie d’autosurveillance généralisée.

Depuis les années 2000, les caméras de vidéosurveillance et de vidéoprotection ont envahi notre paysage urbain. Cette nouvelle manière de protéger la population fait couler beaucoup d’encre. Or les prismes dominants (sécurité versus liberté) et les images mobilisées (du Panoptique à Big Brother, en passant par Minority Report), en disent plus sur les fantasmes collectifs que sur les réalités concrètes de ce dispositif.

Dans ce récit d’enquête, au plus près des expériences et des représentations des acteurs publics et privés qui utilisent la vidéosurveillance au quotidien, Élodie Lemaire passe au crible les idées reçues sur cet œil sécuritaire, pour mieux en identifier les vrais dangers. En nous faisant pénétrer dans les salles de contrôle et les coulisses des tribunaux, l’auteure montre que les usages de la vidéosurveillance sont loin d’être conformes à sa réputation de ” couteau suisse de la sécurité ” ou de ” reine des preuves “. Mais ces limites cachent d’autres dérives bien réelles, comme la banalisation d’une idéologie qui construit progressivement notre vision sécuritaire du monde social.

Pour en savoir plus :

EXTRAITS PRESSE
« Souriez,vous êtes filmés I Même si de nombreuses enquêtes ont montré que les caméras vidéo font assez peu diminuer les agressions.Mais dans cet ouvrage passionnant, l’auteure, sociologue, a choisi une autre approche. Au terme d’une enquête notamment au sein des salles de contrôle ou des coulisses des
tribunaux, elle décrit les fréquentes dérives de ces dispositifs en termes de libertés, mais surtout comment ils produisent une idéologie banalisée de la surveillance et une vision sécuritaire du monde social. Maintenant, tremblez ! » 04/04/2019 – Politis

https://www.mediapart.fr/journal/france/210419/videosurveillance-une-sociologue-derriere-la-camera?onglet=full

ACTUALITÉS

 

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/videosurveillance-une-realite-pire-que-le-mythe